Arnaud Lhermitte
Benjamin Fogiel "Benji"
Photographe
IL A DU CHIEN, L’ANDALOU !
Il y a quelques semaines, des bruits courraient sur la venue au CMP de Miguel Angel GEA en conférence.
Ah bon, c’est vrai ?
quand ?
le 1er avril ?
sans blague !
Vous pensez bien qu’on s’est passé le mot et ce fut, sans rire, une rencontre remarquable.
Le jour dit, j’arrive dans la jolie salle de la FFAP préparée à cet effet ; il n’était pas là !
J’ai cru à une blague, forcément, le premier avril, c’était le jour !
Eh ben non ! c’était pas un poisson, il n’était pas là.
Bon, c’était un peu normal vu que pour ne pas rater cette soirée exceptionnelle, j’avais pris un peu d’avance.
Alors bien sûr, à 10 heures du matin, il ne pouvait pas être là.
Mais je suis patient et je n’suis pas aux pièces alors que lui, les pièces…
Notre nouvelle table de close-up inaugurée il y a tout juste 15 jours avait fière allure, elle aussi n’attendant que l’arrivée de son premier Grand Maître
En fin de journée (enfin), Patrick, comme à son habitude ouvre les portes et nous accueille, la salle commence à se remplir… Du beau monde : Adrien notre champion de France revenait tout juste de Valence où il a reçu le premier prix aux Almussafes Magic 2019 (champagne !) avait fait le déplacement, une délégation de nos amis du CMS s’installa en bonne place et outre une salle comble composée pour beaucoup des membres du CMP quelques aficionados d’outre Pyrénées se sont fait remarquer.
Laurent Vadel, notre fidèle interprète simultané s’installe, la tension est à son comble, les brouhahas se fondent en silence, un Angel passe… et le Président Rouby fait une courte introduction pour présenter l’invité de la soirée, le fier Andalou, le troisième fat-brother… Pour la première fois à Paris, Miguel Angel Gea, mesdames et messieurs !
On est prêts à entonner une Ronda pour le Gaditan tant attendu qui rentre dans l’arène mais on se calme rapidement devant l’imposante stature qui se dresse devant nous (Bon, j’exagère un peu, c’est vrai mais il est dans l’exubérance Miguel, alors ça valait bien ça. En fait, c’est lui qui nous remercie de se trouver devant nous) et le spectacle commence, nous voilà partis les yeux écarquillés pour une farandole de tours sans détours.
Sans rire, autant vous le dire tout de suite, Miguel, c’est du lourd ! du très lourd !
En amuse bouche, un petit truc de cartes qui n’a l’air de rien, qui commence tout doucement, presque timidement. L’imposante carrure est tassée dans le fond de sa chaise, la table paraît immense tellement il est petit, on l’entend à peine demander à une assistante le classique dites-moi-stop-ou-vous-voulez-quand-vous-voulez quand soudain, le Maestro bondit tel un diable de sa boîte, toise l’assistance d’un regard brûlant à 180 degrés, et d’un geste fier se cambre et dans un bravo découvre sur la table quatre As que personne n’attendait.
Un tout petit rien qui en un tournemain se transforme en glorieuse apothéose.
Il a du fluide (pas glacial) dans les mains le Maître.
Tout l’art de Miguel est là. Sa magie, ce n’est pas seulement faire des tours, c’est toute une stratégie, une élaboration, une approche « constructiviste » de cet art. Il forge et construit pour mieux démolir (avec humour et affabilité) le spectateur.
Il jongle avec nos esprits, creuse nos méninges et bouche les trous de notre inconscience. Toute en science il va extraire l’Essence même de l’effet qui fait qu’on se dit “it’s impossible !“
Mais ce qui est formidable aussi avec Miguel, c’est sa bonhomie, son sourire en coin quand, au moment où on s’y attend le moins, il rit sous cape, nous trompe et fait un Triomphe.
Par un effet de transition subtilement amené (le matrix poker), il passe des cartes aux pièces et nous offre maintenant une succession de miracles, sa Catapulte nous projette dans les sphères de l’admiration, en deux mots on reste ba-ba !
Ah oui, pour ça, il a du chien l’Andalou !
Et il a continué jusque tard et avec patience à nous offrir le meilleur de lui-même.
Malheureusement, tout à une fin et bien qu’il était prêt à appliquer les horaires ibériques, notre invité a dû arrêter de nous servir son talent car l’heure avait tourné sans qu’on s’en soit rendus compte.
¡ Caramba ! Cette soirée fut marquée par la personnalité, la simplicité et la générosité uniques de ce second fat-brother.
Nous avions eu il n’y a pas longtemps le plaisir de recevoir le premier, (souvenez-vous de Dani Da Ortiz) et peut-être aurons-nous le plaisir de recevoir un jour le troisième ?
Encore une fois, un grand merci à notre génial invité et à tous ceux qui ont contribué à faire de cette soirée ce qu’elle a été.
Quand je vous le dis que les magiciens de poids sont d’avril !
Commentaires récents