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Pierre LE PECHEUR

Je suis né en mai 1949, le 29 qui était un dimanche, mais à six heures le matin, ce qui fait que je suis resté allergique aux grasses matinées et que j’ai toujours aimé travailler tôt.

Françoise Estagnasié

COMMENT J’AI CONNU LA MAGIE

Mon premier contact avec la magie,  a été lors de vacances chez un oncle et une tante à l’âge de sept ans. Mon oncle avait appris quelques tours de cartes pendant son service militaire, afin de dérider ses compagnons de chambrée. Le premier tour que j’ai appris et fait (et refait) est le fameux « MUTUS NOMEN DEDIT COSSIS »
Il m’avait aussi montré quelques manipulations comme le saut de coupe, le filage, etc.
Malheureusement, il ne pouvait plus trop les exécuter, car il avait été blessé sérieusement aux mains.
Il m’a donné son livre de tours de cartes,  mais je n’ai jamais su son titre, car il n’avait plus de couverture. Plus tard, beaucoup plus tard, je l’ai montré à Georges Naudet, mais il n’a pas su non plus me dire son origine.

MES  DÉBUTS DE MAGICIEN

Les années passant je me suis intéressé de plus en plus à la magie,  j’habitais Nantes et il y avait un magasin de farces et attrapes qui vendait aussi des tours de magie que j’achetais à tour de bras, mais la plupart étaient assez décevant et mon public, restreint à mes parents et des voisins compatissants n’étaient pas aussi enthousiastes que je l’aurais souhaité.
J’avais aussi acquis quelques livres, dont le guide marabout « je suis magicien » et qui devait me permettre de me faire disparaitre moi-même.
Un jour au Lycée j’ai rencontré un élève d’une autre classe qui faisait des tours à ses camarades durant les récréations, bravant ma timidité, je lui présentais un tour avec mon jeu de cartes biseautées et il me répondit, « c’est pas mal, mais avec un jeu normal, on peut faire la même chose. »
Et les choses se sont enchainées, il commença à m’apprendre différents tours, il me fit découvrir la collection des « Payot » et me présenta « comme magicien » à la vendeuse de la boutique citée plus haut, et, à ce titre j’avais le droit de consulter le catalogue «Mayette » et d’y faire même des commandes.
Puis, il me proposa de rencontrer des personnes du club de magie qu’il fréquentait tous les mois, c’était l’Amicale Robert-Houdin de Nantes qui était à cette époque (1966) filiale de l’AFAP .
J’ai donc eu un parrain avec qui j’ai travaillé le « Remi Cellier » pour me présenter au concours d’admission à l’AFAP et je fus promu « Magicien Stagiaire » en 1968

Mes parents quittant Nantes pour la Normandie, je me suis inscrit à l’Université de CAEN à la rentrée 1968. Je me suis aussi présenté au « Groupement des Magiciens de Basse-Normandie » ou je fus reçu très cordialement .
J’étais logé en cité universitaire, et avec quelques camarades nous avons organisé des  « soirées cabaret »  qui ont rencontré quelques succès (Il y avait des chanteurs, imitateurs, musiciens et UN magicien.)

Au groupe de Caen, j’ai eu comme parrain André Arvix (qui avait été auparavant parrain de Jan Madd) et qui me trouva quelques kermesses  à animer avec lui.
J’ai aussi, à cette époque rencontré O’Shan et Naga qui faisaient un numéro de télépathie en attraction de cinéma.

MON PARCOURS D’AMATEUR DE MAGIE

Je suis ensuite parti poursuivre mes études à Paris, poursuivre est le mot qui convient le mieux, car je fréquentais plus les clubs de jazz  ou les salles de spectacle que les amphis de Jussieu !
Durant toutes ces années, et les suivantes (ou j’avais trouvé du travail et fondé une famille)  j’ai assisté à un certain nombre de congrès nationaux et internationaux qui m’ont permis de voir, entre autres, les numéros de Ali Bongo, Goshman, Richiardi Jr, Ludow, Dominique.
Beaucoup de rencontre « improvisées » une discussion avec Bernard BIllis à ses débuts lors de la FISM de Paris en 1973,  pris le métro avec Lehnard Green au congrès d’Issy les Moulineaux en 2000, etc.
Les années ont passé sans que je pratique vraiment, je  me contentais de lire la revue de l’Afap et de présenter de temps en temps des tours de cartes lors des réunions amicales ou familiales.
Un soir je me suis présenté au siège du Club de Paris, mais je n’ai pas reçu l’accueil que j’espérais. J’avais été reçu par messieurs Gauthron et Barbier d’une manière assez froide.
J’ai abandonné alors mes activités magiques.

LA REPRISE DES ACTIVITÉS MAGIQUES


Quelques années plus tard, je me suis présenté au cours donné à l’époque par  Frank Debouck. Cette fois-ci j’ai eu un accueil chaleureux, et Frank me proposa de l’aider dans le « secrétariat » de son cours, car comme étant déjà membre de l’afap, je ne pouvais pas être élève.
Tant que Frank a donné ses cours, je l’ai suivi, puis il y a eu des changements dans le club, des changements de personnes, jusqu’au jour où Rouby a pris la présidence et que l’on m’a proposé la trésorerie.
Maintenant, tout va bien, je pense que le « Cercle Magique de Paris » est un endroit où je me plais, ou les gens aiment s’investir et présenter la magie qui leur plait.

 

LA MAGIE QUE JE PRATIQUE

Lorsque l’occasion se présente, je présente surtout des tours de cartes lors de réunions familiales ou amicales.
J’essaie de faire des tours nécessitant peu ou pas de technique, de façon à pouvoir me concentrer sur la présentation, et j’apprécie beaucoup les tours en deux temps, lorsque le magicien semble rater son coup d’abord,  et dans un 2ᵉ temps surprend le public par un effet inattendu.

LE TOUR LE PLUS SPECTACULAIRE QUE J’AI PRÉSENTÉ


J’avais acheté chez Mayette l’illusion de « L’homme radar » que présentait à l’époque Dominique WEBB
Pendant les vacances, je décidai de le présenter. Un ami graphiste me fit une affiche que l’on déposa dans le bistrot du coin, et au jour et heure prévue, je me mis au volant de ma 2CV les yeux bandés, et j’ai roulé un petit kilomètre sur le chemin longeant la mer, avant d’être arrêté par un gendarme qui me dit gentiment « cela, on ne peut pas faire »
Je n’ai jamais recommencé depuis, mais on en a parlé longtemps dans le pays.

 

MON AVENIR.


Comme disait Pierre Dac, «  j’ai mon avenir devant moi et je l’aurai dans le dos quand je ferai demi-tour ».
Je pense que tant que je pourrai venir au CMP, que la santé me permettra d’aller voir des magiciens, je ne souhaiterai rien de plus.
Pour mes 70 ans mes enfants m’ont offert un ticket pour le congrès FISM de Québec, il a déjà été reporté d’un an, j’espère donc qu’il aura bien lieu en  2022

Merci de m’avoir lu

Frank Einstein

PS :  Ce pseudonyme m’a été donné par les amis du club de Nantes, car j’étais (et je suis) fanatique de livres  et  films fantastiques et d’horreur.